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16 août 2015

Le nid

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Il y avait eu un gros orage, les vents, violents, avaient emporté ce qui tenait lieu de couverture étanche à mon abris maintenant à nu. Les quelques étoffes ramenées pour me tenir chaud, la ouate tirée du terrain vague qui attendait d'être construit, près de la gare, et des chardons qui y poussaient avait également disparu. Je souris doucement, reconstruire - même si cela était parfois moralement pénible - ne me faisait dorénavant plus peur. Je pouvais aussi compter sur mon expérience.

Les rigoles furieuses avaient charrié des branchages, des feuilles, ainsi que de nombreux déchets de plastique inutilisables pour la plupart. Je farfouillais toutefois dans l'amas le plus proche, au croisement de la rue des Bouches-Rouges et de l'allée Saint-Aubin. Une pomme encore verte, acidulée parce qu'elle n'était pas mûre. J'allais plus bas, près du ruisseau qui déambulait sous le vieux pont de avant de disparaître une fois canalisé sous le quartier moderne des Acacias.

Encore hier tranquille et douce, l'eau se voyait aujourd'hui boueuse, bruyante, le volume épaissi, je restais prudemment près du mur de soutènement et je remontais à contre-sens du flux bouillonnant, sur la rive humide. Tout était humide. Je me décidais, après avoir parcouru quelques centaines de mètres, de ressortir au niveau des activités normales et visibles des hommes par des escaliers qu'ils semblaient avoir par contre oublié depuis longtemps, visqueux de mousse. Seule une grosse araignée croisa mon chemin, peureuse, elle s'enfuit par un interstice qu'il m'était impossible d'emprunter.

Je fus surpris par la lumière, la chaleur du soleil. Il devait être midi. Sur la place, la terrasse du bistrot était pleine et j'entendais parmi le brouhaha des voix, le bruit sec, sonnant des services en métal sur la céramique des assiettes. Il était les odeurs de la vie et je savais dans la rue adjacente, de quoi me nourrir pour plus tard. Je fuyais vers un endroit plus discret pour attendre le calme propice. Et j'abandonnais toutefois l'idée de recouvrer un nid douillet à des lendemains plus lointains. Dès qu'il me sera plus facile de peut-être trouver un environnement calmé, et sec.

 

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