Ce qui tache
J'avais l'esprit clair, alors, sans doute pour ne pas déranger ceux qui ne le souhaitait pas, je restais seule avec cette lumière matinale qui paraissait me ressembler et cet oxygène, être propre. Ma plume n'avait plus d'encre, mon carnet de note était déjà prêt, ouvert là où je l'avais laissé hier et là où le vide commençait. Dans ma trousse, tout au fond, je retrouvais ma réserve de cartouches dans son paquet en carton de cinq et dévissait la plume, le pas légèrement grinçant, une fois la nouvelle cartouche insérée, je la revissais. Si la solitude broyait mon âme, elle laissait mon esprit encore mieux aller dans le ciel qui s'échauffait, lentement et une odeur du café me ramenait dans la pièce, m'indiquait qu'il était prêt à être servi. Si le plaisir de le partager n'était pas possible, je le prendrais toutefois, comme un orgasme simple et presque enfantin, éphémère. Jusqu'au prochain café qui ne manquerait pas de se faire, la bialetti d'ailleurs tâchée, brunie par l'usage...