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Crucial BIIP BIIP BIIP

9 mars 2016

L'oeil

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Comme entrer, puis sortir de d'un cyclone. Le moment était sombre et une tempête de vent soufflait de l'ouest. Dehors, il était des bruits d'une poubelle métallique qui roule et se cogne contre les obstacles, de portes qui claquent, l'atmosphère sifflante et gémissante. Un néon clignotant scandait lumière et ombre contre les murs de la rue, jusque dedans, contre mon visage.

J'étais assis dans le vieux fauteuil au tissu élimé, mais absent. Je pensais à une vie déchirée, froissée comme ce journal qui traînait par terre. Aux histoires du monde qui ne sont pas vraiment nouvelles: les guerres, les nouveaux rois affichant leur richesse, cachant petits boutons et grandes cicatrices, l'image plus ou moins éducative, plus ou moins critique.

Une bagnole de flics passe à quelques pâtés de maisons, je l'entends disparaître, se fondre au loin. La poubelle doit s'être coincée, elle sursaute sporadiquement. Si l'existence avait lieu, elle semblait suspendue à l'extérieur de mon corps, j'avais le sentiment que lui se ramifiait, que mon âme était une bulle translucide, que seul mon esprit s'animait tel un reflet, une forme d'echo.

J'attendais rien.

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30 janvier 2016

Rah, le blog imagé plante, pas la pub

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Mais il semble que savoir écrire aie quelques valeurs selon les spécialistes, les médias le relevaient sur TV5 hier. Curieusement, un auteur auto-publié sur le web, probablement suivi (tel que moi en l'occurrence) reste inédité, exploité toutefois. L'idée, ses idées; quand il lui suffit de les proposer chez lui sur son ordi, ou autrement et ailleurs pour qu'elles lui soient soutirées. Genre. Qu'il reste à poil et sur le carreau, ses bijoux de famille portés par d'autres à qui il se doit d'être poli et d'ajouter sans doute son plus beau sourire. Ces individus qui pensent qu'il leur ferait de l'ombre. C'est ma foi pour mieux concrètement l'y laisser, et qu'il en crève socialement comme économiquement. Le plus effarent dans la méthode, c'est de voler du pain, du tout cuit pour découper des tranches qui se transforment en miettes et s'éparpillent. Le chemin est artificiel, la sorcière a mangé Hansel et Gretel depuis longtemps, et leurs os brûlent encore dans le foyer, diffusant une chaleur qui ne sent rien, qui sent le vide, le trop propre pour être vrai.

Puis aimer encore, s'il le peut toujours, ou le jardin nu des déserts, celui des forêts, des plaines et des rivières, celui du ciel, la nature qui grouille de partout, le bruit des feuilles mortes qu'il ramasse tardivement, grosso-modo. Aimer ses deux enfants. La poésie s'offrant, alors, il ne la peut plus, il la garde pour nourrir son âme, la vie est si précieuse. Le partage, l'amitié, ce qui en fût, est mort. Sa mémoire ne suffit pas. Bien au contraire, elle tue tout espoir.

Le ciel se couvre et midi sonne, la politique déjeune; le menu du jour sera en gras dans le prochain bouquin que les journalistes vendront avec entrain, avec l'adresse et une photo, le style amateur parfaitement prévu, du plat principal.

 

20 novembre 2015

Avant, c'était une fois

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En effet, il fut. Il fut un temps où je pensais savoir l'amitié, chercher et trouver l'amour aussi, et du travail. Mais il aurait fallu peut-être mieux y croire. Être quelqu'un d'autre. Vivre dans un autre temps, comme ne pas avoir de soucis ou simplement, être né sous une autre étoile. Dans la poche, mon mobile me notifiait surtout qu'il était déchargé, pas à la grâce de recevoir des messages et d'y répondre. Voilà. Du coup, je le saisis pour aller sur internet, cette espage de partage et d'échange, de celui du genre à défaut, ou qui s'y recopie et s'y multiplie.

Le web, dont l'entrée est souvent ce moteur de recherche qui t'apporte réponse, si ce n'est qu'il faut juste encore savoir correctement définir la bonne question. Prier selon le protocole du clic et de la bonne langue, puis j'attendais qu'elle se délie enfin. Je me fis la réflexion que je n'avais pas besoin de pardon. Je me sentais comme un enfant qui ne comprend pas mais que ça fait par contre très mal. Une chose de certaine, affreusement mal, sans que cela saigne, ni se voie quand les yeux sont secs et que la politesse sert de couverture.

Les pensées se mélangeaient un peu dans mon esprit. Si je cherchais un traitement radical contre la timidité, la pillule de la confiance en soi se voyait donc dans de nombreux ouvrages, décomposé dans des blogs, des sites psy et autres: des centaines de page à consulter. La solution semblait aussi lourde et scabreuse que le problème. En sus d'une météo qui annoncait l'arrivée de l'hiver. Il pleuvait, les arbres étaient presque tous déjà complètement dénudés et en effet, j'avais constaté que la température avait bien baissé cependant ces deux dernières nuits. Un dernier bip, et le smartphone de s'éteindre. Pestant, je m'en allais recharger le compagnon et le baromètre de ma solitude.

11 septembre 2015

Ce qui tache

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J'avais l'esprit clair, alors, sans doute pour ne pas déranger ceux qui ne le souhaitait pas, je restais seule avec cette lumière matinale qui paraissait me ressembler et cet oxygène, être propre. Ma plume n'avait plus d'encre, mon carnet de note était déjà prêt, ouvert là où je l'avais laissé hier et là où le vide commençait. Dans ma trousse, tout au fond, je retrouvais ma réserve de cartouches dans son paquet en carton de cinq et dévissait la plume, le pas légèrement grinçant, une fois la nouvelle cartouche insérée, je la revissais. Si la solitude broyait mon âme, elle laissait mon esprit encore mieux aller dans le ciel qui s'échauffait, lentement et une odeur du café me ramenait dans la pièce, m'indiquait qu'il était prêt à être servi. Si le plaisir de le partager n'était pas possible, je le prendrais toutefois, comme un orgasme simple et presque enfantin, éphémère. Jusqu'au prochain café qui ne manquerait pas de se faire, la bialetti d'ailleurs tâchée, brunie par l'usage...

28 août 2015

Un jour de plus, en moins

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Le lombric est un animal méritant, déjà parce qu'utile. Il est source, appât, il aère les terrains les plus lourds et impropres de son vivant. Mais il ne peut être coupé en deux selon la légende des enfants un peu sadiques qui s'en excusent, sous le prétexte de sa survie et qu'ils délaissent aux affres de ses derniers instants en riant de leur expérimentation.

Celui que j'avais découvert sec sur le bitume avait dû se perdre et n'avait pas retrouvé le chemin de la pénombre, surpris par les ardeurs du soleil. J'avais senti les grains de sable lorsque je l'avais consommé. Dans la nature, rien ne se jette ni ne se gaspille, rien n'est gratuit. Les accidents sont des opportunités et l'instrumentalisation des faiblesses, Machiavel et ses nombreux prédécesseurs n'auraient eu que le ridicule pour eux si l'heure n'avait pas été aussi grave pour l'avenir.

J'aurais pu me moquer et en rire avec quelques amis. Je fis ma toilette, solidaire avant de reprendre mon escapade qui n'en était pas vraiment une, ma patte manquante me faisait clopiner à trois restantes. J'étais né ici, j'allais y mourir.

 

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16 août 2015

Le nid

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Il y avait eu un gros orage, les vents, violents, avaient emporté ce qui tenait lieu de couverture étanche à mon abris maintenant à nu. Les quelques étoffes ramenées pour me tenir chaud, la ouate tirée du terrain vague qui attendait d'être construit, près de la gare, et des chardons qui y poussaient avait également disparu. Je souris doucement, reconstruire - même si cela était parfois moralement pénible - ne me faisait dorénavant plus peur. Je pouvais aussi compter sur mon expérience.

Les rigoles furieuses avaient charrié des branchages, des feuilles, ainsi que de nombreux déchets de plastique inutilisables pour la plupart. Je farfouillais toutefois dans l'amas le plus proche, au croisement de la rue des Bouches-Rouges et de l'allée Saint-Aubin. Une pomme encore verte, acidulée parce qu'elle n'était pas mûre. J'allais plus bas, près du ruisseau qui déambulait sous le vieux pont de avant de disparaître une fois canalisé sous le quartier moderne des Acacias.

Encore hier tranquille et douce, l'eau se voyait aujourd'hui boueuse, bruyante, le volume épaissi, je restais prudemment près du mur de soutènement et je remontais à contre-sens du flux bouillonnant, sur la rive humide. Tout était humide. Je me décidais, après avoir parcouru quelques centaines de mètres, de ressortir au niveau des activités normales et visibles des hommes par des escaliers qu'ils semblaient avoir par contre oublié depuis longtemps, visqueux de mousse. Seule une grosse araignée croisa mon chemin, peureuse, elle s'enfuit par un interstice qu'il m'était impossible d'emprunter.

Je fus surpris par la lumière, la chaleur du soleil. Il devait être midi. Sur la place, la terrasse du bistrot était pleine et j'entendais parmi le brouhaha des voix, le bruit sec, sonnant des services en métal sur la céramique des assiettes. Il était les odeurs de la vie et je savais dans la rue adjacente, de quoi me nourrir pour plus tard. Je fuyais vers un endroit plus discret pour attendre le calme propice. Et j'abandonnais toutefois l'idée de recouvrer un nid douillet à des lendemains plus lointains. Dès qu'il me sera plus facile de peut-être trouver un environnement calmé, et sec.

 

5 août 2015

Critical is less

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Les médias, la politique, en parler lorsqu'on reste entre soi, entre les murs de la même église et qu'on n'entend finalement que son propre écho. Le pouvoir qui a de plus la vilaine manie de faire taire la différence pour mieux se soustraire à toutes critiques voire constructives.

D'éviter toute voix discordante, une certaine intelligence qui auraient le malheur de relever les incohérences et la collusion. Jusqu'à briser l'avenir, les relations, le réseau construit à la force du poignet de par la volonté de s'en sortir d'un être devenu dès lors inhumain, une sorte d'asocial, un pauvre fou, un malade.

Cela juste pour faire travailler ses copains, comme ces intéressés surtout versatiles, qui n'ont aucune sincérité ni convictions personnelles, sans foi ni lois, sans respect pour l'autre ou le plus faible. Augmenter encore le profit de ceux qui sont déjà sur la place publique, y gagnant leur croûte sans autre mérite que de vivre sur le dos d'individu qu'ils font mine de ne pas remarquer.

De clamer les droits de l'Homme, des animaux, perso, je rigole jaune étant en théorie des deux. Et toi, là, qui m'observes pour m'emprunter quelques idées et les leur revendre, l'ami si bien inspiré

http://www.un.org/fr/documents/udhr/

 

 

21 juillet 2015

La culture pop

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S'améliorer, je vais dorénavant bonifier mes fautes plutôt que travailler sur moi-même, ça me prendra moins d'énergie et ne changera pas grand chose au cours normal des dites choses!!? Car en effet, toujours autant de solitude, s'il est des gens, juste là pour me la rappeler. Un paradoxe de plus avec lequel je compose, comme avec ce semblant d'existence qui s'édifie à la lecture des feuilles de choux quotidiennes et ça n'est pas tous les jours.

Les nouvelles, elles qui ont les moyens de la bonne orthographe, de l'humanisme et profondeur philosophico-citoyenne, de la critique constructive ainsi que du buzz publicitaire et people bien rafraîchissant, presque à poil, en tous les cas sexy. La littérature romande ferait bien par ailleurs de s'en inspirer, tellement molle, passive. Mais l'édition du Temps d'aujourd'hui - celle de hier, je n'en sais rien - de se voir mise au régime minceur, à la diète genre anorexique. Sont eut-être en cause les vacances dont j'ai ma foi personnellement oublié le sens, une rime et hop. Vacances/Travail, ou ce pourrait bien être le contraire, le quotient en rapport au solde d'une productivité quelconque tant qu'elle reconnue par autrui.

Moi, qui aura tant à offrir, et cependant que l'on ne me demande surtout rien. Alors, je me suis laissé dire que c'est à cause de mes incorrigibles fautes, les fameuses. Qu'elles doivent vraiment faire chier, et pas seulement moi qui reste avec finalement...

Bescherelle ta mère, ok, Dictionnaire ton père, ok je comprends, mais Lipunaire, c'est qui, et y'a aussi Chanson Vole qui m'échappe!!?
http://www.bescherelletamere.fr/

18 juillet 2015

NIQ pour n'importe quoi

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En effet, comme d'autres, j'aurais pu plagier un texte, quelconque, en le retouchant pour lui insuffler un genre, mon style s'il en est un, user d'une outrageuse inspiration. Tricher et jouer les prolongations, mais je suis un individu sincère, sans doute trop pour ce monde fait de la méfiance de ses propres défauts, de la peur de ses propres failles laissées béantes de part cette lâcheté dont on accuse volontiers autrui quand on évite de se faire face.

Dans le miroir, pourtant, sa solitude. Alors, on abuse le sentiment, on foule la morale et la dignité. On viole l'intimité; mais peut-on violer ce qui s'offre ouvertement? Non. alors, on ment, à soi surtout, on justifie de ne pas avoir agi et pour mieux continuer, que c'est trop tard, de toutes façons. Moi dont on a pris l'avenir, mon présent en lambeau, j'ai recouvré des moyens de communiquer devenu obsolètes et inutiles. Je parcours mentalement le passé, je me le figure pour qu'il soit au plus proche de mon ressenti et égale les conséquences actuelles. Je m'y perds de chercher une erreur que je n'ai sans doute pas commise.

Le tournis dans le presque silence qui m'entoure. Quelques pépiements d'oiseaux, des cloches qui sonnent, je devine la direction prise par les petits airs. Je vois ce désir et cette envie que personne ne peut plus nourrir, exsangues. Je respire pourtant, mon coeur bat. Je pisse, je bouffe, je chie. Mes sens sont parfaitement éveillés. Le journal et mon écriture pour seuls compagnons, je sais mon esprit bruyant pour oublier cette âme qui chavire dans le désespoir. Cette agression que je tente d'apaiser mais qui semble me poursuivre jusqu'à envahir l'instant, jusqu'à maintenant, qui perdure malgré mes efforts et l'énergie que j'investis à tenter de m'apaiser comme un parent le ferait pour son enfant blessé.

Je voudrais croire en la prière, avoir une lampe magique et son génie libéré par mes soins, des fées qui m'aimeraient, au moins un peu. Avoir un peu de reconnaissance, je souhaite oser rêver juste ce qu'il faut pour continuer de vivre, pouvoir recouvrir à nouveau confiance. Aides-moi s'il-te-plaît.

https://www.facebook.com/profile.php?id=100009659418560

 

12 juillet 2015

Il serait bien

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Il serait bien, plus avant, plus loin, après, ou point. Mais la distance comme la proximité avec mes pairs, comme l'étranger, avec le différent, n'était plus en soi une direction, ou n'avait de sens. Car mon coeur ne battait que le rythme de la peur et du besoin organique. J'avais l'âge de l'expérimentation, la simple pratique de la survie. Je claudiquais avec une rapidité et une agilité qui auraient pu étonner, compte tenu de ma patte manquante, il n'était toutefois que de rare témoin à ne pas m'oublier de suite, aussi vite. Nous n'étions en effet pas de la même race ni du même monde; j'étais du dégoût, de la maladie et de la peste, de la mort et de cette nuit qui confond tous les vices cependant que la conscience s'en débarrasse dès que possible. Les regards des hommes ne se tournent de plus que vers leur propre chemin, dans une forme de circonvolution et ils ignorent souvent promptement les signes annonciateurs, les messagers du fatal. Ils ignorent tant et tant qu'ils s'oublient eux-mêmes, ainsi que leur lendemain.

C'est le mien m'avait fait sortir de la vieille ville et des ruelles, de ces escaliers tortueux dont les pavés se chevauchaient de manière incongrue et sauvageonne manquant de faire trébucher les jolies gens aux habits soyeux et à la chaussure élégante responsable d'un inconfort tabou que l'on tient caché derrière un faste sourire aux dents ordrées et blanches.

Je pouvais aller sans encombre véritable, sans le poids des jugements entre les aspérités des rue piétonnes mal éclairées, le corps marqué.

Sous les portiques luxueux, il était des serrures électroniques. Les vantaux accédant aux caves se voyaient maintenant affublés d'un grillage fin et infranchissable en sus des barreaux métalliques forgés il y a longtemps. Je me dirigeais vers la petite gare, remontant par le clos de l'église toute proche. Le mur surplombait des places de parc toutes occupées par des voitures. Je croisais l'ombre d'une fouine et suspendue dans l'air chaud et lourd de la saison, son odeur. Je revenais à la hauteur d'une route bitumée, et une poubelle bavait de quoi faire mon repas. Je m'y attardais discrètement, je souhaitais éviter les chats qui ne devaient pas avoir d'autres natures, malgré la rénovation récente, le remaniement économique de ce quartier qui avait vu disparaître ses quelques anciennes maisons cossues et bourgeoises, et les arbres centenaires de leurs parcs.

La circulation ne cessait ici jamais complètement, et les urgences semblaient appeler plus aux heures nocturnes qu'à celle de la journée, elles étaient bruyantes et stroboscopiques. Si mon appétit s'apaisa, je restais sur le qui-vive.

http://crucial.canalblog.com/archives/2015/06/08/32185591.html

 

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