Le soupçon

Vrai que de rester dans son trou à rat, parce qu'il est des chats, c'est pas que j'ai vraiment le choix. Ni de ce que je suis, ni de mon habitat, première chose. Puis, il y a ces granules bleues, elles me semblent sympathiques, surtout que ma nature est curieuse, que j'ai faim, que je suis aussi très seul depuis qu'il y a une sorte de joueur de flûte a soufflé un air digne des sirènes, à mes sensibles oreilles. Je l'aurais bien suivie tant elle était magique et avait pénétré jusqu'au plus profond de mes tripes, enivré ma mémoire, j'en suis encore retourné. Mais ma patte s'était coincée entre deux pierres, je l'avais rongée, pas assez rapide, il est maintenant trop tard!?! Le silence, juste le vent qui siffle. J'ai cicatrisé depuis et trotte sur celles qui me restent.

L'occasion a l'air trop belle, l'expérience me dit, prudence, prudence, mon estomac, fous-toi de tout. Je suis dans l'entre-deux, encore vivant, dans un répit hélas douloureux. La folie ne se trouve pas que dans ma tête, elle envahit l'entier de mon corps, et cette musique qui semble se l'être approprié. Peut-être sont-ils une chose unique que je différencie faussement.

Dehors, il est la ville, sous le soleil d'été, les touristes qui déambulent dans la vieux quartier que je connais par coeur pour y être né, la boulangerie de Pépé d'où sort ces merveilleuses odeurs de pain. Je ferme les yeux, je rêve un instant, ou plus. Les grains attendront qu'il cesse, que mon instinct me rappelle à l'ordre et à la raison la plus forte.

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